ce que le Canada a gravé en moi.

On me demande souvent ce que j’ai retenu de mon passage au Canada. Il y aurait mille façons de répondre, tant cette expérience était enrichissante. Mais s’il fallait résumer : le Canada a été un miroir et un moteur. Un dépaysement doux et un électrochoc créatif. Une pause, et en même temps, un vrai démarrage.

J’y ai vécu plusieurs mois, entre nature brute et villes aux accents multiculturels, entre grandes respirations en forêt et moments suspendus dans les différentes villes. Là-bas, j’ai découvert une autre manière de vivre – plus lente, plus tournée vers l’essentiel. Et surtout, j’ai compris une chose essentielle : changer de décor, c’est parfois changer de regard.

Voir autrement

Photographe depuis le lycée, je pensais déjà savoir "voir". Mais au Canada, j’ai appris à observer différemment. Le silence des paysages, les hivers enneigés, la lumière qui frappe la neige ou se faufile entre les arbres m’ont forcée à sortir de mes automatismes. Là-bas, je n’étais plus dans le contrôle, mais dans l’écoute. Et cette écoute, je l’ai transposée dans mes images.

Créer avec le vivant

J’ai photographié des visages, des textures, des gestes simples. Une photo prise là-bas n’a pas besoin d’artifice : tout est déjà là, dans la présence, la lumière, la respiration. J’ai appris à laisser place au vivant, au mouvement, au silence.

Une claque douce

Il faut dire les choses franchement : vivre ailleurs, seule, c’est une claque. Une bonne. Parce qu’on se découvre des ressources, des doutes, des élans qu’on ignorait. C’est là que j’ai commencé à me dire que mes photos devaient parler de ça : de vérité, d’âme, de caractère. Ce que je propose aujourd’hui à travers mes shootings (que ce soit en portrait, en mode ou en événementiel), c’est aussi ce que le Canada m’a appris : oser être soi-même, sans filtre.

Et maintenant ?

Je suis revenue avec le cœur plus grand, les yeux plus ouverts, et l’envie de continuer à créer. Le Canada a été une étape fondatrice dans mon parcours de photographe. Il m’a permis de prendre de la hauteur, de redonner du sens à mes choix esthétiques, et surtout, de remettre l’humain – et l’instant – au centre de mon travail.

Parc du Bic, Canada


-Fontan Anaïs